Jo Ha Kyû - Arts martiaux calligraphie et musique japonaise Oshinkan Dojo




Jo-Ha-Kyû

Prélude-Développement-Finale

序破急

Jo-Ha-Kyû, 序破急 (littérallement : Jo, « introduction », Ha, « brisé », Kyû, « rapide »), est un principe esthétique s’appliquant à de nombreux arts traditionnels japonais à commencer par la musique de cour Gagaku. Il désigne alors la composition formelle tripartite des pièces (on traduira ici Jo-Ha-Kyû par « Prélude-Développement-Finale »).

Zeami développe la théorie de Jo-Ha-Kyû au début du XVe siècle dans le traité de Nô intitulé Fûshikadensho, 風姿花伝書, « La Transmission de la fleur et du style », et en généralise l’application. Toute chose a un début, un milieu et une fin. Ainsi en est-il du déroulement d’une journée de Nô. Le principe s’observe non seulement au niveau de la structure rythmique des pièces musicales et théâtrales mais s’applique aussi à la métrique, dans le Renga (Poèmes liés), ou encore aux arts martiaux. Dans ce cas, comme dans la tradition martiale Tatsumi-ryû (立見流) pratiquée à Oshinkan, les différentes techniques se distinguent par leur enchaînement d’abord régulier, puis continu, et enfin extrêmement fluide.

L’observation du principe Jo-Ha-Kyû ne réside donc pas uniquement dans la maîtrise du tempo. En quelque art que ce soit, l’esthétique ou la pratique de Jo diffère en réalité de celle de Ha, et il en est de même pour Kyû. Un parallèle serait ici à faire entre les trois éléments, Jo, Ha et Kyû, et les trois principaux styles de calligraphie, c’est-à-dire les styles régulier, semi-cursif et cursif (Kaisho, 楷書, Gyôsho, 行書, et Sôsho, 草書) dont le Japon a hérité de la Chine. Ainsi, Jo-Ha-Kyû est un principe véritablement transversal touchant plusieurs disciplines et plusieurs arts.

Photo © Claire Seika

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